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Le business génialement immoral d’Airbnb

Après 7 années d’existence, la plateforme d’Airbnb utilisée dans 34 000 villes de 192 pays, affiche quelque 1,5 million d’annonces. Si elle facilite la recherche ou la mise en location d’un logement par des particuliers, le service présente un risque élevé pour les utilisateurs.

Une activité qui fait peser tous les risques sur les particuliers

En 2014, seuls 15 % des utilisateurs du site prévoyaient de déclarer les revenus pourtant parfois considérables tirés de la location de leur bien. À Paris, une proposition sur trois appartient au marché noir, tandis qu’à Barcelone, la municipalité multiplie les actions contre le site « pour avoir fait la publicité de logements qui n’étaient pas inscrits au registre du Tourisme de Catalogne ou pour ne pas avoir répondu aux exigences de l’administration ».

Cela ne suffit pas pour inquiéter l’entreprise, qui a pris soin dans ses conditions générales de se dégager de toute responsabilité quant aux annonces, à la qualité des hébergements ainsi qu’aux comportements des uns et des autres. Et si une assurance couvrant jusqu’à 800.000 euros de dégâts est prévue, ses conditions d’application sont extrêmement restrictives.

Pas de service, pas d’innovation technologique

L’effectif d’Airbnb est limité, comme en France, son deuxième marché, où il ne compte que 28 salariés, pour récolter 6 à 12 % de commission sur le prix de chaque location. La plateforme ne propose aucune fonctionnalité originale et évite toutes les contraintes de l’économie collaborative qu’elle revendique.

L’entreprise demande aujourd’hui une valorisation à 24-25 milliards de dollars, mais sa véritable rentabilité reste floue. Dans le monde virtuel, la longévité de nombreuses entreprises est limitée, et les informations qu’elles fournissent, difficilement vérifiable.

Début de réaction des pouvoirs publics à travers le monde

Comme différents grands acteurs qui se sont fait absorber ou ont tout bonnement disparu du paysage économique, Airbnb risque un funeste destin avec son seul concept pour force alors qu’un nombre croissant de villes s’insurge contre ce marché noir du marché résidentiel détourné à des fins touristiques.

En outre, partout, les pouvoirs publics réfléchissent au durcissement de la réglementation de la location réalisée par le biais de tels « courtiers ». Aux États-Unis, certains exigent la possession d’une licence d’exploitation professionnelle par les habitants désireux de proposer leur logement sur Airbnb. Qu’un pays connu pour son libéralisme s’y oppose maintenant traduit clairement la gravité du phénomène.